Décembre 2013 3
La tolérance sauvera-t-elle nos chiens?
LA TOLERANCE SAUVERA-T-ELLE NOS CHIENS?
LA TOLERANCE SAUVERA-T-ELLE NOS CHIENS ?
J’ai reçu, l’autre jour, sur le mur de mon facebook personnel, le coup de gueule d’une de mes ‘agilitistes loisir’, qui se plaignait de la réaction de certaines personnes dans la rue, qui critiquaient sa manière d’éduquer son chien, qui, soit dit en passant, n’est pas facile.
Je sais qu’il est difficile d’accepter pour certains que l’éducation peut nécessiter parfois des moyens moins conventionnels, comme l’usage du collier électrique. Je sais qu’il est, en certaines sphères de notre société, des gens pour penser que la pratique de tels procédés est une atteinte aux respects de nos animaux. Je sais aussi que d’espérer convaincre toutes ces personnes sur le bien fondé, en des circonstances précises, de l’utilisation de telles ou telles techniques, sera un travail difficile, long, fastidieux ou simplement impossible. Mais je sais aussi que 60 000 morsures par an, nécessitant une hospitalisation et la plupart sur de jeunes enfants, est un chiffre officiel en France. Je sais aussi que beaucoup de maîtres n’osent plus sortir leur chien dans la rue pour simplement le promener, tant la ‘bête’ est devenue insupportable, imprévisible et combien irrespectueuse. Je comprends également tous les individus qui ne savent plus comment appréhender leur compagnon poilu au sein de notre société, tant le regard de celle-ci devient une vraie dissuasion à l’éducation.
Ce n’est pas, et ça ne sera jamais dans la ‘violence’ d’actions, de propos ou de jugements, que nous sauverons nos chiens et notamment en ville. Certains protecteurs de la cause animale, qui peuvent être un peu ‘extrémiste’ parfois, en croyant bien faire multiplient ou accentuent les problèmes, plus qu’ils ne les règlent. Beaucoup de maîtres sont dépassés par leur chien et peuvent quelques fois sembler maladroits ou durs. Mais les juger ou les critiquer n’aura d’effet que celui de les braquer et d’accélérer par le fait une lassitude ou une exaspération qui pourra conduire à l’abandon. Au contraire, ce maître doit être gentiment aiguillé vers un centre d’éducation canine. A condition que l’on admette que le chien peut être sanctionné !
Hélas, beaucoup de ‘moralistes’ critiquent le maître, qui pour eux, n’en est pas un bon et le centre d’éducation, qui n’est pas toujours ‘gentil’ avec l’animal !
Je comprends tous ces gens, qui, ayant tellement souffert de l’imperfection de notre société et plus particulièrement de l’homme et qui, ayant fait de la cause animal une sorte de croisade anti-humaine, s’arrogent le devoir de défendre nos animaux contre ces mêmes hommes ou contre cette même société, qui semble-t-il, ne les respectent pas correctement. Je veux tenter de comprendre la souffrance de ceux qui n’admettent pas que l’on puisse être plus dur ou simplement plus déterminé à se faire obéir de son chien. J’admets même comme une variable indispensable à l’espérance d’une vie meilleure pour nos animaux, l’idée qu’il est fondamental de posséder au sein de notre société des gens plus sensibles qui agiront comme une sorte de contre-pouvoir à l’inacceptable brutalité que certains prodiguent à leur ‘bête’.
A condition, que l’on admette dans l’équation: le bien être de l’homme, qui lui aussi a le droit de vivre une relation saine avec son chien et qui lui aussi n’a pas l’obligation de le subir quotidiennement en se résignant et en laissant à son animal le pouvoir de faire ce qu’il veut, quand il veut. Chacun des deux protagonistes a le droit au respect et au plaisir d’une vie mutuelle!
Aujourd’hui, il est incroyable que l’on puisse condamner quelqu’un sur une action, une image, quelques seconde de sa vie, sans se demander, si, ce qui vient de nous ‘choquer’, n’était pas un peu ‘légitime’. Peut-être, le chien a-t-il, lui aussi été irrespectueux, l’instant d’avant? Peut-être a-t-il simplement mérité sa sanction? Sa sanction, cette fameuse ‘sanction’. Ce mot est devenu tabou, dans l’éducation de nos enfants tout autant que dans celle de nos chiens. Mais pourquoi certains n’admettent plus comme fondamentale cette notion, qui en quelques années est devenue l’une des références absolue, l’un des points fondamentaux, l’un des critères reconnus à la condamnation d’un maître, d’un, soit- disant mauvais maître? Les causes sont innombrables et les citer toutes nécessiterait l’écriture d’un bon ouvrage. Nous pouvons tout de même en balancer quelques unes, comme l’évolution des méthodes éducatives des professionnels, qui se sont adaptés non plus aux caractères de nos chiens, mais à la sensibilité des maîtres. Des médias, qui pour cause de temps, de place ou par manque d’impartialité ont parfois tendance à opérer des coupes franches sur des reportages, qui du coup manquent de profondeur et ne permettent pas à celui qui s’en instruit de comprendre l’origine de tel ou tel procédé et pourquoi son utilisation. Peut-être aussi de mai 68, où la pensée de l’époque était de croire que ‘tout le monde y l’est beau, tout le monde y l’est gentil’. Le commerce et la surabondance de produits de plus en plus ‘anthropomorphiques’ qui conduisent l’homme à franchir le pas d’une humanisation ou de l’infantilisation de nos chiens. La vision de Walt Disney, que certains reconnaissent comme une sorte de vérité et s’y réfèrent presque pour ‘argumenter’ leur cause ! L’importance que le concept américain de l’enfant roi a eu sur notre société et donc sur nos chiens, qui sont devenus pour certains leurs enfants! Etc., Etc.
Pourtant la sanction ne signifie pas systématiquement brutalité. Et quand bien même, elle semble parfois brutale dans certains cas, elle est souvent administrée en fonction du caractère et de l’endurcissement physique du chien. Mais je suis d’accord de dire qu’il est inutile de sanctionner physiquement de manière disproportionnée, un chien et qu’il existe des méthodes qui, quand elles sont utilisées en toutes connaissance de cause, semblent bien moins ‘brutales’ et plus faciles à mettre en place. C’est l’usage du collier électrique. Je sais que certains s’opposeront sans comprendre à l’utilisation de cet outil en le diabolisant, en le stigmatisant ou en tentant d’y voir autre chose qu’un simple artifice éducatif. Une fois de plus je comprends les personnes qui le refusent pour des raisons qui ma foi, me paraissent ‘légitimes’. La mauvaise utilisation d’un tel collier peut en effet avoir des conséquences contre-éducatives. Le fait de pouvoir s’en procurer un sans qu’il n’y ait besoin d’un essai, établi par un professionnel, au préalable me semble tout simplement inacceptable. Car le collier électrique ne convient pas pour le ‘réglage’ de tous les défauts ou problèmes de nos chiens. Il est parfois dans certains cas, carrément à proscrire. Mais comment voulez-vous qu’un vendeur, n’ayant pas de compétence en matière d’éducation, puisse conseiller son utilisation! C’est à mon avis, le seul point qui rend ce procédé si détestable. Avant de réaliser une vente, le vendeur devrait aiguiller son client chez un professionnel qui donnera une suite favorable ou non. Si elle est favorable, une explication précise de son utilisation sera nécessaire et permettrait de ne pas avoir à assister à des séances, qui, il faut l’admettre, n’aident pas à son image. Il faut savoir aussi que le collier électrique n’a pas l’effet d’une décharge de 220volt dans le corps du chien. Mais pour le savoir et avant de l’utiliser sur votre chien, le bon maître devra le tester sur lui-même pour se rendre compte de l’intensité ressentie sur le chien en phase minimale. C’est une règle!
Je comprends que certains qui ont assisté à une séance mal préparée, improvisée ou sans méthode peuvent penser qu’un tel procédé est une aberration. Pourtant, dans les mains d’un expert ou sur les conseils d’un professionnel, il devient un outil ‘salvateur’. Je ne compte plus tous les chiens que son utilisation m’a permis de sauver de l’abandon. Tous ces problèmes effacés en quelques séances, quelques minutes voire quelques secondes.
Si nous voulons sauver nos chiens ou aider à leur intégration, nous devrons tous admettre que l’évolution de la société et sa mentalité est bien souvent en décalage avec la nature de nos canidés, qui n’ont rien à voir avec l’homme. Nous devrons admettre tous ensemble une ligne directrice qui nous permettra de pouvoir à nouveau rééduquer nos chiens dans la rue sans être sans cesse apostropher ou insulter. Nous devrons tous admettre que l’éducation du chien et le civisme du maître sont les deux points essentiels à la ‘survie’ positives de nos chiens en ville.
C’est le projet de notre grande famille du chien. Nous devons donner l’exemple en éduquant nos chiens ou en ramassant ses déjections. Nous devons être irréprochables et nous devrons accepter sans emportement de notre part, que d’autres s’en mêlent sans réfléchir. De notre tolérance, de notre respect nous pourrons garantir une certaine ‘invisibilité’ de nos chiens et les rendre par le fait incontestable en ville.
Mais nous devrons aller plus loin, car n’oublions pas que ‘de la meute nait la force’. Nous devrons convaincre que notre cause, celle de l’éducation et du civisme, reste des notions fondamentales, sans heurter ou affronter d’autres ‘professionnels’ de la cause animale, comme la SPA, les Vétérinaires, les animaleries, les éleveurs, les toiletteurs, les éducateurs et autres comportementalistes et bien d’autres. C’est tous ensemble que nous garantirons l’intégration de nos poilus, en respectant une espèce de charte du maître citoyen, et que nous parviendrons à mettre en évidence toutes les qualités et les services bénéfiques qu’ils nous procurent à chaque instant.
Car si nous tardons à agir, il se pourrait bien qu’un jour ou l’autre, le législateur se sente dans l’obligation d’intervenir en rendant plus difficile la prise en charge d’un chien. A nous d’apporter des solutions et de démontrer à nos élus, qui chaque jour sont confrontés aux problèmes qu’occasionnent certains chiens mal ‘élevés’, que nous agissons en maître responsable et citoyen. A nous de nous imposer des règles, sans attendre des autres qu’ils ’y répondent. C’est nous, possesseur de chien, qui l’ont voulu et qui devons nous appliquer à l’intégrer au mieux, sans compter sur autrui, qui bien souvent s’en passerait volontiers. C’est à nous de ramasser les déjections en ville que nos chiens sèment sur les trottoirs, sans argumenter que, vu que nous payons des impôts, la collectivité doit s’en acquitter. Quelle mentalité ! J’irais même jusqu’à remercier certains de nos concitoyens, qui n’ayant pas de chien, payent à l’aide des impôts qu’ils versent, les ‘toutounets’ et autre système qui doivent permettent de garantir à nos concitoyens et à nos enfants, l’espoir d’une ville propre.
Mais pour ça, chacun devra accepter l’idée que certains pensent autrement. L’objectif est d’intégrer nos chiens. Peu importe la méthode, si elle est respectueuse de l’animal à éduquer, efficace et reconnue ou validée depuis bien longtemps. Peu importe que l’homme ou la femme, qui prodigue des conseils d’éducation nous plaise ou est haï, tant qu’il contribue à notre cause. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais il faut savoir que la finalité est de permettre au maître de conserver son chien tout au long de sa vie, sans avoir à se demander un jour, s’il ne serait pas plus ‘confortable’ pour lui et sa famille de l’attacher à un arbre, le long d’une route. En agissant tous ensemble, en acceptant que l’autre n’a peut être pas la même méthode, utilise des procédés qui semblent durs, ‘barbares’, mais qui en fait ne sont que des moyens simples d’aider les maîtres ou trop ‘positifs’ dans les méthodes anglo-saxonnes, nous éviterons l’abandon, le reclassement ou l’euthanasie de nombreux chiens. Là est l’objectif de tout professionnel qui se respecte. Utilisons notre énergie à l’intégration et non plus à la stigmatisation et nous réussirons à redonner à nos chiens le respect qu’il mérite.
Méthode adaptée
La méthode adaptée
LA METHODE ADAPTEE :
Le monde du chien est un monde de certitude. Chacun veut convaincre l’autre que la méthode qu’il utilise est la meilleure et la seule qui soit efficace. Comme vous aurez pu le lire dernièrement, ou du moins pourrez-vous penser que je n’adhère pas à celles que l’on nomme ‘positives’. Vous vous trompez lourdement. L’idée que l’on puisse renforcer les bonnes actions du chien en les récompensant au moment où de lui-même il les adopte, n’est pas un concept qui me déplait. Bien au contraire. Ce qui me chiffonne, c’est de penser que la nourriture est l’unique gratification et que la plupart des adeptes de cette méthode n’imaginent pas ou renient sciemment que l’on puisse utiliser d’autres formes de récompenses simples et à portée de lèvre, comme la voix par exemple. Je trouve que la ‘bouffe’ est trop systématique. Bien sur qu’elle n’est pas à bannir. Je ne suis pas contre. A bien des moments dans mon travail, j’ai eu recours à son utilisation. Mais de manière modérée et sans la placer au centre de ma méthodologie.
Dans les cours que je dispense au sein de la formation ‘BP éducateur canin’, j’essaie d’ouvrir ‘l’horizon’ de mes élèves en leur expliquant bien, que l’adoption d’une méthode unique est le chemin qui mène à une certaine étroitesse d’esprit. Combien de professionnels ai-je entendu, ai-je lu, me vendre en une forme de prosélytisme éhonté, leur procédé qui selon eux était l’unique vérité. Ils pensaient détenir la science absolue. Comment voulez-vous que des gens qui s’imaginent être les meilleurs, puissent un jour se remettre en question en prêtant attention à de nouvelles approches ? C’est impossible. Attendu qu’au dessus de meilleur, il n’existe pas grade supérieur !
Attention, je ne dis pas non plus qu’il faut adhérer à tout ! Chaque éducateur canin doit faire sa propre expérience et en fonction de celle-ci, doit être capable d’évoluer et d’intégrer dans ses cours des éléments autres que ses convictions profondes, sans chercher à jouer les ‘courtisans’ d’une clientèle plus frileuse ou carrément contre, l’idée que l’on puisse ‘sanctionner’ sous quelques formes que se soit, ce gentil ‘bébé chiot’. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup de mal à accepter que l’on vende comme unique méthode respectueuse, celles que l’on nomme ‘positives’ et qui excluent du protocole toute utilisation à la sanction qu’elles soient physiques ou autres. Quelle hypocrisie.
Par contre, si je n’adhère pas, je reconnais qu’il est utile de la comprendre, de la pratiquer, car nous ne sommes pas à l’abri d’y avoir recours un jour sur un chien dont l’approche d’autres méthodes ne donnerait qu’un piètre résultat. Le bon éducateur canin doit être un homme d’ouverture, un touche-à tout, une sorte de ‘factotum’ de l’éducation canine. Il doit savoir analyser et être capable de choisir l’approche qui sera la plus efficace sur le chien à éduquer ou rééduquer. Mieux, il pourrait même être amené, durant la formation du maître, a proposé à celui-ci différentes méthodes en fonction des ordres qu’il aura à enseigner à son chiot, jeune ou chien adulte.
A chaque race, sa méthode. Je dirais même à chaque chien, voire à chaque exercice, l’approche doit ou peut être différente. Chaque individu reste unique.
J’ai depuis longtemps, en suivant l’enseignement de personnes compétentes, que j’ai rencontrées, lues ou qui ont été mes professeurs, compris que chacun avait sa méthode et que suivant la discipline que nous pratiquons et le chien que nous utilisons l’approche et les techniques étaient bien différentes. Je me suis imprégné de tous ses enseignements et en fonction du chien que je rencontre, je m’adapte et ‘pioche’ dans celles qui me semblent le plus appropriées. Si je devais décrire ma méthode que j’appelle adaptée, je dirais qu’elle cherche à s’inspirer de toutes sans en choisir une en particulier et sans affirmer péremptoirement que celle-ci est la meilleure. Je n’ai rien inventé. Chez les chiots (moins de 4, 5 mois) nous tenterons une approche plus ‘positive’, sans occulter la sanction qui devra être donnée en toute intelligence. Le chien adulte dur et solide, nécessitera une méthode plus traditionnelle pour un exercice, plus classique dans un autre, plus moderne (collier électrique) à certains ou carrément ‘positive’ pour un travail plus délicat. Chaque chien, voire chaque exercice dans la formation d’un même chien peut nécessiter une méthode différente. D’où l’intitulé : Méthode adaptée.
J’ai dernièrement lu un livre, écrit par Leila Del Monte’ dont le contenu m’a poussé à la réflexion et m’a conduit à penser que nous sommes bien loin d’avoir percé tous les mystères de nos animaux. A sa lecture, j’ai ressenti comme une sorte de méconnaissance de mes chiens et comme une espèce de culpabilité de toutes les erreurs que j’aurais pu avoir à leurs égards. C’est pourquoi, j’exhorte tout individu qui désirerait devenir éducateur canin à ne pas accepter comme unique, la méthode qu’un autre lui aurait enseignée. Mais de poursuivre son chemin ‘initiatique’ et de chercher continûment d’apprendre des autres. Car sans les autres, nous ne sommes rien, nous n’existons pas !
Dans la formation ‘BP éducateur canin’, je me demande bien souvent quel(s) est (ou sont) celui (ou ceux) qui a (ou ont) le plus appris entre les élèves et le ‘professeur’ ? Quel enrichissement personnel, quel plaisir d’être confronté à certains sceptiques, qui apportent d’autres arguments qui, nous devons l’admettre, sont recevables et permettent cette ouverture d’esprit dont je vous parle depuis le commencement de ces quelques lignes. C’est pourquoi, je continue l’exploration du fameux ‘clicker’ et de ces méthodes dites ‘positives’ qui me permettront à titre personnel de m’ouvrir à d’autres approches, lesquelles peut être me permettront d’essayer un jour autre chose, mais qui pour le moment me permettent surtout de me coucher moins ‘con’ !
A très prochainement
Etienne Girardet
Méthode naive
METHODES NAÏVES!!!
Je suis toujours en train de lire des livres sur les méthodes ‘positives’, celles qui ne nécessitent pas de sanctions physiques et que les adeptes basent sur l’amour de la friandise’. De ces lectures se dégage le parfum nauséabond de l’hypocrisie. L’homme moderne ne veut plus que l’on contraigne, que l’on destine le chien à une vie ‘subordonnée’. Dans la tête de quelques ‘extrémistes’, le chien n’est qu’amour et volontairement ils occultent les 500 000 morsures par an, dont 60 000 nécessitent une hospitalisation (70 pour cent sont portées sur des enfants). Pire, ils iraient même jusqu’à dire que l’enfant le mériterait presque!
Ils s’insurgent de ces ‘gens’ qui de temps en temps ‘bottent’ le cul de leur chien. Ils vocifèrent à leur encontre des insultes stupides et disproportionnées. Il n’y a pas si longtemps, ils nous l’ont fait pour les enfants, en nous expliquant que le coup de pompe aux fesses était scandaleux et qu’il n’était pas nécessaire de les éduquer en recourant à de tels procédés. Quand on voit les résultats désastreux sur la notion fondamentale du respect que l’enfant portait à l’adulte, notamment à l’école, on est en droit de penser qu’une calotte de temps en temps n’avait pas que de mauvais côtés. Non seulement, les professeurs n’ont plus le droit de réprimer l’irrespect, mais s’ils viennent à redresser cette déviance, ne serait-ce que verbalement, les parents attendent devant la porte pour vilipender le méchant enseignant. J’ai été très marqué de l’école et notamment de certains professeurs, qui n’en méritaient pas le titre. Cependant je n’admettrais jamais que l’un de mes enfants leur manque de respect, jamais.
Bien sur, avant que l’on m’habille du manteau long en cuir qu’arborait fièrement les membres de la ‘gestapo’ (Puisque maintenant quand on sanctionne, on est un nazi !), je tiens à signaler que je réprime toute forme de violence gratuite et brutale. C’est inacceptable. La mesure est une règle et la récompense, un aboutissement.
Mais j’ai remarqué pour l’avoir subit parfois, que la pression qu’exerce sur notre derrière, le pied rédempteur d’un de nos proches, ne m’a jamais traumatisé ! Mieux, il m’a même permis de progresser. Alors, j’aime à penser qu’une ‘calotte’ de temps en temps, une pression sur la laisse ou le tirage d’une oreille ne sont pas des actes qui perturberont mon sommeil. Je pense que je saurais vivre avec. En revanche, je m’attriste qu’il y ait des gens qui gâchent une énergie précieuse à lutter contre des injustices ‘juste’ ou motivés par un non respect des règles et qui trouvent moins ‘inhumain’ que des gosses crèvent à la pelle dans le monde, sont maltraités, battus, violés, n’ont rien à bouffer ou compensent le manque de farine par de la terre pour se rassasier. Je m’insurge d’être insulté du qualificatif ignominieux de nazi pour le prétexte hallucinant, que quand on éduque son chien, l’on est obligé d’utiliser un collier chaînette. Ces propos ‘irréalistes’ ont été proférés par l’un de mes confères, l’un des nôtres ! que le succès (pas dans l’efficacité, mais dans la vision politiquement correcte qu’elles confèrent) de ses méthodes hypocrites ont monté à la tête. Ce maître seigneur, docteur es ‘opportunitas’, joue les vierges effarouchées ou le bon apôtre, qui après avoir utilisé des méthodes ‘dures’ les rejettent au nom de la cause sensibilito-humaine et part dorénavant en croisade contre les siens. Il veut par ce procédé de flagellation linguistique sur les autres, expier ses fautes et notamment celle d’avoir un jour utilisé le collier de ‘l’horreur’, ce fameux collier chaînette. De conférence en conférence, de salles de cours en salles de cours, il exerce une sorte de prosélytisme en invitant le public sensible à rejoindre sa cause. Il vise la rédemption, mieux : la Canonisation. Saint ‘Perfidus’ priez pour nous, pauvres pécheurs qui n’adoptons pas vos méthodes et qui malgré votre ‘génie’, continuons d’utiliser des méthodes ‘dures’! Mais il n’est pas comme Jésus, qui lui savait pardonner. Non, non, lui, il fustige, insulte, critique et stigmatise des méthodes, qui depuis bien longtemps ont été pleinement validées, efficaces et plus respectueuse du chien et surtout de son maître, que ne l’est son argumentaire fallacieux qui, il faut l’admettre, prend les gens pour plus cons qu’ils ne sont. Nous ne sanctionnons pas les chiens par sadisme ou pour nous défouler, mais en dessein, d’obtenir de lui le retour d’un respect que nous estimons justifier par le simple fait que nous veillons à sa santé et sa nourriture. ‘Hors dégâts’ mise à part, nous ne le sanctionnerons pas !
Dans nos pays, bien que nous sommes toujours en train de nous plaindre, nous sommes tellement heureux, que nous tentons de trouver des injustices, qui aux yeux de beaucoup d’hommes peuplant le monde, semblent bien dérisoires. Alors que nombreux sont dans des situations, qui nécessiteraient qu’on leur tende la main ou tout du moins que l’on tende une oreille compatissante à leur encontre, certains ont embrassé la cause animale dans l’excès que l’on connait. Ils savent mieux que tout le monde. Ils sont spécialisés dans le bien être animal. Dans la rue, ils vous disent par moment : « Ce sont les maîtres, qui sont responsables de la mauvaise éducation de leur chien ». Je leur réponds qu’en théorie, ils n’ont pas tort, mais qu’en pratique la chose est moins évidente !
Car si je reconnais volontiers que le maître a une grande part de responsabilité dans l’éducation de son chien, j’affirme aussi que le problème est multifactoriel et que les gens que l’on rencontre dans la rue sont autant fautifs !
Il est facile d’incriminer le maître.
Vous ne pouvez plus dans la rue éduquer votre chien, sans que quelqu’un vous apostrophe ou vous insulte. Vous veniez pourtant juste d’infliger à votre chien un coup de sonnette, un petit coup sec sur la laisse, rien de bien méchant.
Mais ‘super pro animo’, que la sensiblerie et la télévision édulcorée a poussé à défendre la cause animale, vous a vu. Rien ne lui échappe. La greffe de ses yeux de lynx, qu’il a subit quelques années plus tôt est une réussite. Il voit, observe et dénonce. Réussite aussi l’opération de son cou de girafe, qui lui permet de regarder dans les coins. Mais là où la médecine a été la plus efficace, c’est lors de la transplantation de sa langue de vipère. La fourche cinglante, que l’on peut apercevoir à chaque menace vous rappellerait presque le trident satanique. Comment ne pas avoir peur et ne pas craindre le pire quand lors d’une balade quotidienne un tel être vous invective. Qui peut savoir d’ailleurs, si en plus de toutes ses opérations, il n’aurait pas subit l’ultime, qui aurait consisté à lui remplacer ses canines par des dents acérées de crocodile. Chers maîtres, soyez prudents ! En général, ils ne portent pas de muselière.
J’avoue abuser et avoir forcé le trait. Je reconnais aussi que grâce à certaines personnes impliquées dans la cause animale, des animaux ont été sauvé. C’est incontestable. Mais j’exhorte tout individu, qui aurait été déçu de l’homme, de ne pas généraliser et d’accepter que ceux qui vivront avec le chien, aient la possibilité de l’éduquer, sans que n’intervienne autrui, qui bien souvent entraîne plus de mal que de bien. Combien de maîtres ai-je connu qui culpabilisaient tant, qu’ils n’avaient jamais osé contenir leur chien, le réfréner et, qui adulte ne pouvait plus le sortir ou s’en débarrassait. Il vaut mieux accepter la sanction, à condition que celle-ci soit donnée ‘justement’ et sans acharnement, que de vouloir l’occulter et ainsi favoriser les abandons. Si les gens arrivent à se retenir, cessent de lancer à la figure des maîtres novices, « Quand on n’aime pas les bêtes, on n’en prend pas » ou encore « vous aimeriez que l’on vous fasse la même chose ». Je ne sais pas. Mais je sais que j’aimerais bien que les maîtres, dans la rue, puissent éduquer sans se faire insulter ou importuner. L’objectif étant de permettre aux maîtres de conserver le chien jusqu’à sa mort !
Les méthodes dites ‘positives’ sont plus longues à mettre en place, plus difficiles, attendu que l’on doit attendre que le chien adopte une bonne attitude que l’on renforcera par une récompense. Mais alors si le chien ne se complait que dans les bêtises, combien de temps devrons-nous attendre ? J’exagère encore ! Il est néanmoins une vérité : l’homme moderne n’a plus le temps d’attendre, il veut aller vite, bien souvent trop vite. Alors comment devons-nous nous y prendre ? Si vous savez récompenser les bonnes actions, et qu’après une sanction vous serez réobtenir le comportement souhaité pour finir sur une récompense, vous pourrez utiliser la sanction plus justement. C’est le principe même de la méthode adaptée. En lisant ceci vous vous direz que je déteste les défenseurs de la cause animale. C’est faux. Nous en avons besoin et n’eût été parfois leur manque de diplomatie, nous pourrions même être tentés d’adhérer à leur théorie. Enfin plus ou moins… Non, ceux pour lesquels j’ai du mal, ce ne sont pas les protecteurs des animaux, mais les ‘surprotecteurs’, qui bien souvent vont trop loin, sans la moindre mesure ou objectivité.
Bien sur qu’il est des causes, qu’il fallait dénoncer et qui nous semblent choquantes et qui d’ailleurs, le sont. Mais peut être y a-t-il un juste milieu entre l’injustice que représente les violences sur un animal doux, écrasé et maltraité et la reprise en main d’un chien plus dur, plus dominant et ne voulant pas fléchir aux injonctions de son maître. Peut-être y a-t-il un consensus a trouvé entre la brute épaisse qui bât son chien et l’amoureux des bêtes qui les idéalise et ne voit d’eux que ce côté ‘humanisé’ que l’on peut visionner dans l’œuvre de Walt Disney.
Je pense qu’aujourd’hui, nous ne relativisons plus. Toutes les secondes, quelques part dans le monde, des atrocités, des horreurs, des monstruosités sont infligées, sont perpétrées en toute impunité sur des individus vulnérables. Tous les jours, sur un coin de notre ‘belle’ planète, des parents s’inquiètent de ne pas revoir leur enfant, qui vient de disparaître et qu’ils ne retrouveront et ne reverront plus, sans jamais savoir ce qui a pu se passer. Voilà un exemple concret, qui me semble-t-il, peut-être qualifié de tragique ou monstrueux.
Alors que notre société n’ait rien d’autre à se mettre sous la dent que l’image de ce maître qui tout à l’heure a infligé un calotte à son chien et s’offusque, vitupère, s’excite, insulte et donne des leçons, ne m’impressionne pas et m’inspire qu’une sorte de mépris ou d’indifférence qui ne m’empêchera pas de continuer à aimer mes chiens, sans entrer dans un excès qui bien souvent fait plus de mal que de bien.
Pour finir, je tiens à m’excuser de prendre plaisir de voir mon chien se satisfaire d’une récompense verbale. Comme-ci la chaleur de ma voix suffisait à le rendre heureux et lui donnait l’envie de continuer à être un bon chien. Je m’excuse de ne pas adhérer au peu de plaisir, ‘d’acheter’ continûment son chien à la croquette et de me complaire à le récompenser sans artifice, mais juste avec ce dont Dieu m’a doté, la modulation de mes cordes vocales et la douceur de mes mains, qui n’en déplaise, ne servent pas uniquement qu’à distribuer des calottes.
ETIENNE GIRARDET
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Témoignage
merci beaucoup pour tout ce que tu m'apporte dans le monde du chien et pour tout le boulot fait sur gotam !