LA TOLERANCE SAUVERA-T-ELLE NOS CHIENS?
LA TOLERANCE SAUVERA-T-ELLE NOS CHIENS ?
J’ai reçu, l’autre jour, sur le mur de mon facebook personnel, le coup de gueule d’une de mes ‘agilitistes loisir’, qui se plaignait de la réaction de certaines personnes dans la rue, qui critiquaient sa manière d’éduquer son chien, qui, soit dit en passant, n’est pas facile.
Je sais qu’il est difficile d’accepter pour certains que l’éducation peut nécessiter parfois des moyens moins conventionnels, comme l’usage du collier électrique. Je sais qu’il est, en certaines sphères de notre société, des gens pour penser que la pratique de tels procédés est une atteinte aux respects de nos animaux. Je sais aussi que d’espérer convaincre toutes ces personnes sur le bien fondé, en des circonstances précises, de l’utilisation de telles ou telles techniques, sera un travail difficile, long, fastidieux ou simplement impossible. Mais je sais aussi que 60 000 morsures par an, nécessitant une hospitalisation et la plupart sur de jeunes enfants, est un chiffre officiel en France. Je sais aussi que beaucoup de maîtres n’osent plus sortir leur chien dans la rue pour simplement le promener, tant la ‘bête’ est devenue insupportable, imprévisible et combien irrespectueuse. Je comprends également tous les individus qui ne savent plus comment appréhender leur compagnon poilu au sein de notre société, tant le regard de celle-ci devient une vraie dissuasion à l’éducation.
Ce n’est pas, et ça ne sera jamais dans la ‘violence’ d’actions, de propos ou de jugements, que nous sauverons nos chiens et notamment en ville. Certains protecteurs de la cause animale, qui peuvent être un peu ‘extrémiste’ parfois, en croyant bien faire multiplient ou accentuent les problèmes, plus qu’ils ne les règlent. Beaucoup de maîtres sont dépassés par leur chien et peuvent quelques fois sembler maladroits ou durs. Mais les juger ou les critiquer n’aura d’effet que celui de les braquer et d’accélérer par le fait une lassitude ou une exaspération qui pourra conduire à l’abandon. Au contraire, ce maître doit être gentiment aiguillé vers un centre d’éducation canine. A condition que l’on admette que le chien peut être sanctionné !
Hélas, beaucoup de ‘moralistes’ critiquent le maître, qui pour eux, n’en est pas un bon et le centre d’éducation, qui n’est pas toujours ‘gentil’ avec l’animal !
Je comprends tous ces gens, qui, ayant tellement souffert de l’imperfection de notre société et plus particulièrement de l’homme et qui, ayant fait de la cause animal une sorte de croisade anti-humaine, s’arrogent le devoir de défendre nos animaux contre ces mêmes hommes ou contre cette même société, qui semble-t-il, ne les respectent pas correctement. Je veux tenter de comprendre la souffrance de ceux qui n’admettent pas que l’on puisse être plus dur ou simplement plus déterminé à se faire obéir de son chien. J’admets même comme une variable indispensable à l’espérance d’une vie meilleure pour nos animaux, l’idée qu’il est fondamental de posséder au sein de notre société des gens plus sensibles qui agiront comme une sorte de contre-pouvoir à l’inacceptable brutalité que certains prodiguent à leur ‘bête’.
A condition, que l’on admette dans l’équation: le bien être de l’homme, qui lui aussi a le droit de vivre une relation saine avec son chien et qui lui aussi n’a pas l’obligation de le subir quotidiennement en se résignant et en laissant à son animal le pouvoir de faire ce qu’il veut, quand il veut. Chacun des deux protagonistes a le droit au respect et au plaisir d’une vie mutuelle!
Aujourd’hui, il est incroyable que l’on puisse condamner quelqu’un sur une action, une image, quelques seconde de sa vie, sans se demander, si, ce qui vient de nous ‘choquer’, n’était pas un peu ‘légitime’. Peut-être, le chien a-t-il, lui aussi été irrespectueux, l’instant d’avant? Peut-être a-t-il simplement mérité sa sanction? Sa sanction, cette fameuse ‘sanction’. Ce mot est devenu tabou, dans l’éducation de nos enfants tout autant que dans celle de nos chiens. Mais pourquoi certains n’admettent plus comme fondamentale cette notion, qui en quelques années est devenue l’une des références absolue, l’un des points fondamentaux, l’un des critères reconnus à la condamnation d’un maître, d’un, soit- disant mauvais maître? Les causes sont innombrables et les citer toutes nécessiterait l’écriture d’un bon ouvrage. Nous pouvons tout de même en balancer quelques unes, comme l’évolution des méthodes éducatives des professionnels, qui se sont adaptés non plus aux caractères de nos chiens, mais à la sensibilité des maîtres. Des médias, qui pour cause de temps, de place ou par manque d’impartialité ont parfois tendance à opérer des coupes franches sur des reportages, qui du coup manquent de profondeur et ne permettent pas à celui qui s’en instruit de comprendre l’origine de tel ou tel procédé et pourquoi son utilisation. Peut-être aussi de mai 68, où la pensée de l’époque était de croire que ‘tout le monde y l’est beau, tout le monde y l’est gentil’. Le commerce et la surabondance de produits de plus en plus ‘anthropomorphiques’ qui conduisent l’homme à franchir le pas d’une humanisation ou de l’infantilisation de nos chiens. La vision de Walt Disney, que certains reconnaissent comme une sorte de vérité et s’y réfèrent presque pour ‘argumenter’ leur cause ! L’importance que le concept américain de l’enfant roi a eu sur notre société et donc sur nos chiens, qui sont devenus pour certains leurs enfants! Etc., Etc.
Pourtant la sanction ne signifie pas systématiquement brutalité. Et quand bien même, elle semble parfois brutale dans certains cas, elle est souvent administrée en fonction du caractère et de l’endurcissement physique du chien. Mais je suis d’accord de dire qu’il est inutile de sanctionner physiquement de manière disproportionnée, un chien et qu’il existe des méthodes qui, quand elles sont utilisées en toutes connaissance de cause, semblent bien moins ‘brutales’ et plus faciles à mettre en place. C’est l’usage du collier électrique. Je sais que certains s’opposeront sans comprendre à l’utilisation de cet outil en le diabolisant, en le stigmatisant ou en tentant d’y voir autre chose qu’un simple artifice éducatif. Une fois de plus je comprends les personnes qui le refusent pour des raisons qui ma foi, me paraissent ‘légitimes’. La mauvaise utilisation d’un tel collier peut en effet avoir des conséquences contre-éducatives. Le fait de pouvoir s’en procurer un sans qu’il n’y ait besoin d’un essai, établi par un professionnel, au préalable me semble tout simplement inacceptable. Car le collier électrique ne convient pas pour le ‘réglage’ de tous les défauts ou problèmes de nos chiens. Il est parfois dans certains cas, carrément à proscrire. Mais comment voulez-vous qu’un vendeur, n’ayant pas de compétence en matière d’éducation, puisse conseiller son utilisation! C’est à mon avis, le seul point qui rend ce procédé si détestable. Avant de réaliser une vente, le vendeur devrait aiguiller son client chez un professionnel qui donnera une suite favorable ou non. Si elle est favorable, une explication précise de son utilisation sera nécessaire et permettrait de ne pas avoir à assister à des séances, qui, il faut l’admettre, n’aident pas à son image. Il faut savoir aussi que le collier électrique n’a pas l’effet d’une décharge de 220volt dans le corps du chien. Mais pour le savoir et avant de l’utiliser sur votre chien, le bon maître devra le tester sur lui-même pour se rendre compte de l’intensité ressentie sur le chien en phase minimale. C’est une règle!
Je comprends que certains qui ont assisté à une séance mal préparée, improvisée ou sans méthode peuvent penser qu’un tel procédé est une aberration. Pourtant, dans les mains d’un expert ou sur les conseils d’un professionnel, il devient un outil ‘salvateur’. Je ne compte plus tous les chiens que son utilisation m’a permis de sauver de l’abandon. Tous ces problèmes effacés en quelques séances, quelques minutes voire quelques secondes.
Si nous voulons sauver nos chiens ou aider à leur intégration, nous devrons tous admettre que l’évolution de la société et sa mentalité est bien souvent en décalage avec la nature de nos canidés, qui n’ont rien à voir avec l’homme. Nous devrons admettre tous ensemble une ligne directrice qui nous permettra de pouvoir à nouveau rééduquer nos chiens dans la rue sans être sans cesse apostropher ou insulter. Nous devrons tous admettre que l’éducation du chien et le civisme du maître sont les deux points essentiels à la ‘survie’ positives de nos chiens en ville.
C’est le projet de notre grande famille du chien. Nous devons donner l’exemple en éduquant nos chiens ou en ramassant ses déjections. Nous devons être irréprochables et nous devrons accepter sans emportement de notre part, que d’autres s’en mêlent sans réfléchir. De notre tolérance, de notre respect nous pourrons garantir une certaine ‘invisibilité’ de nos chiens et les rendre par le fait incontestable en ville.
Mais nous devrons aller plus loin, car n’oublions pas que ‘de la meute nait la force’. Nous devrons convaincre que notre cause, celle de l’éducation et du civisme, reste des notions fondamentales, sans heurter ou affronter d’autres ‘professionnels’ de la cause animale, comme la SPA, les Vétérinaires, les animaleries, les éleveurs, les toiletteurs, les éducateurs et autres comportementalistes et bien d’autres. C’est tous ensemble que nous garantirons l’intégration de nos poilus, en respectant une espèce de charte du maître citoyen, et que nous parviendrons à mettre en évidence toutes les qualités et les services bénéfiques qu’ils nous procurent à chaque instant.
Car si nous tardons à agir, il se pourrait bien qu’un jour ou l’autre, le législateur se sente dans l’obligation d’intervenir en rendant plus difficile la prise en charge d’un chien. A nous d’apporter des solutions et de démontrer à nos élus, qui chaque jour sont confrontés aux problèmes qu’occasionnent certains chiens mal ‘élevés’, que nous agissons en maître responsable et citoyen. A nous de nous imposer des règles, sans attendre des autres qu’ils ’y répondent. C’est nous, possesseur de chien, qui l’ont voulu et qui devons nous appliquer à l’intégrer au mieux, sans compter sur autrui, qui bien souvent s’en passerait volontiers. C’est à nous de ramasser les déjections en ville que nos chiens sèment sur les trottoirs, sans argumenter que, vu que nous payons des impôts, la collectivité doit s’en acquitter. Quelle mentalité ! J’irais même jusqu’à remercier certains de nos concitoyens, qui n’ayant pas de chien, payent à l’aide des impôts qu’ils versent, les ‘toutounets’ et autre système qui doivent permettent de garantir à nos concitoyens et à nos enfants, l’espoir d’une ville propre.
Mais pour ça, chacun devra accepter l’idée que certains pensent autrement. L’objectif est d’intégrer nos chiens. Peu importe la méthode, si elle est respectueuse de l’animal à éduquer, efficace et reconnue ou validée depuis bien longtemps. Peu importe que l’homme ou la femme, qui prodigue des conseils d’éducation nous plaise ou est haï, tant qu’il contribue à notre cause. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais il faut savoir que la finalité est de permettre au maître de conserver son chien tout au long de sa vie, sans avoir à se demander un jour, s’il ne serait pas plus ‘confortable’ pour lui et sa famille de l’attacher à un arbre, le long d’une route. En agissant tous ensemble, en acceptant que l’autre n’a peut être pas la même méthode, utilise des procédés qui semblent durs, ‘barbares’, mais qui en fait ne sont que des moyens simples d’aider les maîtres ou trop ‘positifs’ dans les méthodes anglo-saxonnes, nous éviterons l’abandon, le reclassement ou l’euthanasie de nombreux chiens. Là est l’objectif de tout professionnel qui se respecte. Utilisons notre énergie à l’intégration et non plus à la stigmatisation et nous réussirons à redonner à nos chiens le respect qu’il mérite.