METHODES NAÏVES!!!
Je suis toujours en train de lire des livres sur les méthodes ‘positives’, celles qui ne nécessitent pas de sanctions physiques et que les adeptes basent sur l’amour de la friandise’. De ces lectures se dégage le parfum nauséabond de l’hypocrisie. L’homme moderne ne veut plus que l’on contraigne, que l’on destine le chien à une vie ‘subordonnée’. Dans la tête de quelques ‘extrémistes’, le chien n’est qu’amour et volontairement ils occultent les 500 000 morsures par an, dont 60 000 nécessitent une hospitalisation (70 pour cent sont portées sur des enfants). Pire, ils iraient même jusqu’à dire que l’enfant le mériterait presque!
Ils s’insurgent de ces ‘gens’ qui de temps en temps ‘bottent’ le cul de leur chien. Ils vocifèrent à leur encontre des insultes stupides et disproportionnées. Il n’y a pas si longtemps, ils nous l’ont fait pour les enfants, en nous expliquant que le coup de pompe aux fesses était scandaleux et qu’il n’était pas nécessaire de les éduquer en recourant à de tels procédés. Quand on voit les résultats désastreux sur la notion fondamentale du respect que l’enfant portait à l’adulte, notamment à l’école, on est en droit de penser qu’une calotte de temps en temps n’avait pas que de mauvais côtés. Non seulement, les professeurs n’ont plus le droit de réprimer l’irrespect, mais s’ils viennent à redresser cette déviance, ne serait-ce que verbalement, les parents attendent devant la porte pour vilipender le méchant enseignant. J’ai été très marqué de l’école et notamment de certains professeurs, qui n’en méritaient pas le titre. Cependant je n’admettrais jamais que l’un de mes enfants leur manque de respect, jamais.
Bien sur, avant que l’on m’habille du manteau long en cuir qu’arborait fièrement les membres de la ‘gestapo’ (Puisque maintenant quand on sanctionne, on est un nazi !), je tiens à signaler que je réprime toute forme de violence gratuite et brutale. C’est inacceptable. La mesure est une règle et la récompense, un aboutissement.
Mais j’ai remarqué pour l’avoir subit parfois, que la pression qu’exerce sur notre derrière, le pied rédempteur d’un de nos proches, ne m’a jamais traumatisé ! Mieux, il m’a même permis de progresser. Alors, j’aime à penser qu’une ‘calotte’ de temps en temps, une pression sur la laisse ou le tirage d’une oreille ne sont pas des actes qui perturberont mon sommeil. Je pense que je saurais vivre avec. En revanche, je m’attriste qu’il y ait des gens qui gâchent une énergie précieuse à lutter contre des injustices ‘juste’ ou motivés par un non respect des règles et qui trouvent moins ‘inhumain’ que des gosses crèvent à la pelle dans le monde, sont maltraités, battus, violés, n’ont rien à bouffer ou compensent le manque de farine par de la terre pour se rassasier. Je m’insurge d’être insulté du qualificatif ignominieux de nazi pour le prétexte hallucinant, que quand on éduque son chien, l’on est obligé d’utiliser un collier chaînette. Ces propos ‘irréalistes’ ont été proférés par l’un de mes confères, l’un des nôtres ! que le succès (pas dans l’efficacité, mais dans la vision politiquement correcte qu’elles confèrent) de ses méthodes hypocrites ont monté à la tête. Ce maître seigneur, docteur es ‘opportunitas’, joue les vierges effarouchées ou le bon apôtre, qui après avoir utilisé des méthodes ‘dures’ les rejettent au nom de la cause sensibilito-humaine et part dorénavant en croisade contre les siens. Il veut par ce procédé de flagellation linguistique sur les autres, expier ses fautes et notamment celle d’avoir un jour utilisé le collier de ‘l’horreur’, ce fameux collier chaînette. De conférence en conférence, de salles de cours en salles de cours, il exerce une sorte de prosélytisme en invitant le public sensible à rejoindre sa cause. Il vise la rédemption, mieux : la Canonisation. Saint ‘Perfidus’ priez pour nous, pauvres pécheurs qui n’adoptons pas vos méthodes et qui malgré votre ‘génie’, continuons d’utiliser des méthodes ‘dures’! Mais il n’est pas comme Jésus, qui lui savait pardonner. Non, non, lui, il fustige, insulte, critique et stigmatise des méthodes, qui depuis bien longtemps ont été pleinement validées, efficaces et plus respectueuse du chien et surtout de son maître, que ne l’est son argumentaire fallacieux qui, il faut l’admettre, prend les gens pour plus cons qu’ils ne sont. Nous ne sanctionnons pas les chiens par sadisme ou pour nous défouler, mais en dessein, d’obtenir de lui le retour d’un respect que nous estimons justifier par le simple fait que nous veillons à sa santé et sa nourriture. ‘Hors dégâts’ mise à part, nous ne le sanctionnerons pas !
Dans nos pays, bien que nous sommes toujours en train de nous plaindre, nous sommes tellement heureux, que nous tentons de trouver des injustices, qui aux yeux de beaucoup d’hommes peuplant le monde, semblent bien dérisoires. Alors que nombreux sont dans des situations, qui nécessiteraient qu’on leur tende la main ou tout du moins que l’on tende une oreille compatissante à leur encontre, certains ont embrassé la cause animale dans l’excès que l’on connait. Ils savent mieux que tout le monde. Ils sont spécialisés dans le bien être animal. Dans la rue, ils vous disent par moment : « Ce sont les maîtres, qui sont responsables de la mauvaise éducation de leur chien ». Je leur réponds qu’en théorie, ils n’ont pas tort, mais qu’en pratique la chose est moins évidente !
Car si je reconnais volontiers que le maître a une grande part de responsabilité dans l’éducation de son chien, j’affirme aussi que le problème est multifactoriel et que les gens que l’on rencontre dans la rue sont autant fautifs !
Il est facile d’incriminer le maître.
Vous ne pouvez plus dans la rue éduquer votre chien, sans que quelqu’un vous apostrophe ou vous insulte. Vous veniez pourtant juste d’infliger à votre chien un coup de sonnette, un petit coup sec sur la laisse, rien de bien méchant.
Mais ‘super pro animo’, que la sensiblerie et la télévision édulcorée a poussé à défendre la cause animale, vous a vu. Rien ne lui échappe. La greffe de ses yeux de lynx, qu’il a subit quelques années plus tôt est une réussite. Il voit, observe et dénonce. Réussite aussi l’opération de son cou de girafe, qui lui permet de regarder dans les coins. Mais là où la médecine a été la plus efficace, c’est lors de la transplantation de sa langue de vipère. La fourche cinglante, que l’on peut apercevoir à chaque menace vous rappellerait presque le trident satanique. Comment ne pas avoir peur et ne pas craindre le pire quand lors d’une balade quotidienne un tel être vous invective. Qui peut savoir d’ailleurs, si en plus de toutes ses opérations, il n’aurait pas subit l’ultime, qui aurait consisté à lui remplacer ses canines par des dents acérées de crocodile. Chers maîtres, soyez prudents ! En général, ils ne portent pas de muselière.
J’avoue abuser et avoir forcé le trait. Je reconnais aussi que grâce à certaines personnes impliquées dans la cause animale, des animaux ont été sauvé. C’est incontestable. Mais j’exhorte tout individu, qui aurait été déçu de l’homme, de ne pas généraliser et d’accepter que ceux qui vivront avec le chien, aient la possibilité de l’éduquer, sans que n’intervienne autrui, qui bien souvent entraîne plus de mal que de bien. Combien de maîtres ai-je connu qui culpabilisaient tant, qu’ils n’avaient jamais osé contenir leur chien, le réfréner et, qui adulte ne pouvait plus le sortir ou s’en débarrassait. Il vaut mieux accepter la sanction, à condition que celle-ci soit donnée ‘justement’ et sans acharnement, que de vouloir l’occulter et ainsi favoriser les abandons. Si les gens arrivent à se retenir, cessent de lancer à la figure des maîtres novices, « Quand on n’aime pas les bêtes, on n’en prend pas » ou encore « vous aimeriez que l’on vous fasse la même chose ». Je ne sais pas. Mais je sais que j’aimerais bien que les maîtres, dans la rue, puissent éduquer sans se faire insulter ou importuner. L’objectif étant de permettre aux maîtres de conserver le chien jusqu’à sa mort !
Les méthodes dites ‘positives’ sont plus longues à mettre en place, plus difficiles, attendu que l’on doit attendre que le chien adopte une bonne attitude que l’on renforcera par une récompense. Mais alors si le chien ne se complait que dans les bêtises, combien de temps devrons-nous attendre ? J’exagère encore ! Il est néanmoins une vérité : l’homme moderne n’a plus le temps d’attendre, il veut aller vite, bien souvent trop vite. Alors comment devons-nous nous y prendre ? Si vous savez récompenser les bonnes actions, et qu’après une sanction vous serez réobtenir le comportement souhaité pour finir sur une récompense, vous pourrez utiliser la sanction plus justement. C’est le principe même de la méthode adaptée. En lisant ceci vous vous direz que je déteste les défenseurs de la cause animale. C’est faux. Nous en avons besoin et n’eût été parfois leur manque de diplomatie, nous pourrions même être tentés d’adhérer à leur théorie. Enfin plus ou moins… Non, ceux pour lesquels j’ai du mal, ce ne sont pas les protecteurs des animaux, mais les ‘surprotecteurs’, qui bien souvent vont trop loin, sans la moindre mesure ou objectivité.
Bien sur qu’il est des causes, qu’il fallait dénoncer et qui nous semblent choquantes et qui d’ailleurs, le sont. Mais peut être y a-t-il un juste milieu entre l’injustice que représente les violences sur un animal doux, écrasé et maltraité et la reprise en main d’un chien plus dur, plus dominant et ne voulant pas fléchir aux injonctions de son maître. Peut-être y a-t-il un consensus a trouvé entre la brute épaisse qui bât son chien et l’amoureux des bêtes qui les idéalise et ne voit d’eux que ce côté ‘humanisé’ que l’on peut visionner dans l’œuvre de Walt Disney.
Je pense qu’aujourd’hui, nous ne relativisons plus. Toutes les secondes, quelques part dans le monde, des atrocités, des horreurs, des monstruosités sont infligées, sont perpétrées en toute impunité sur des individus vulnérables. Tous les jours, sur un coin de notre ‘belle’ planète, des parents s’inquiètent de ne pas revoir leur enfant, qui vient de disparaître et qu’ils ne retrouveront et ne reverront plus, sans jamais savoir ce qui a pu se passer. Voilà un exemple concret, qui me semble-t-il, peut-être qualifié de tragique ou monstrueux.
Alors que notre société n’ait rien d’autre à se mettre sous la dent que l’image de ce maître qui tout à l’heure a infligé un calotte à son chien et s’offusque, vitupère, s’excite, insulte et donne des leçons, ne m’impressionne pas et m’inspire qu’une sorte de mépris ou d’indifférence qui ne m’empêchera pas de continuer à aimer mes chiens, sans entrer dans un excès qui bien souvent fait plus de mal que de bien.
Pour finir, je tiens à m’excuser de prendre plaisir de voir mon chien se satisfaire d’une récompense verbale. Comme-ci la chaleur de ma voix suffisait à le rendre heureux et lui donnait l’envie de continuer à être un bon chien. Je m’excuse de ne pas adhérer au peu de plaisir, ‘d’acheter’ continûment son chien à la croquette et de me complaire à le récompenser sans artifice, mais juste avec ce dont Dieu m’a doté, la modulation de mes cordes vocales et la douceur de mes mains, qui n’en déplaise, ne servent pas uniquement qu’à distribuer des calottes.
ETIENNE GIRARDET